Stratégie nationale pour l’alimentation : nous avons jusqu’au 4 mai pour agir !

On vous explique comment faire !

Annoncée en 2023, le gouvernement a récemment lancé une consultation publique sur sa Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat (SNANC). Cette initiative vise à coordonner les politiques publiques liées à l’alimentation, dans le but d’aborder les défis actuels en matière de santé, de climat, de bien-être animal et de justice sociale. Elle s’articule autour de 20 objectifs et 80 actions.

Cependant, cette première version présente certaines insuffisances, notamment en termes de moyens, de mesures contraignantes, et d’objectifs essentiels. 

En réponse à ces lacunes, 57 organisations de la société civile dont l’onav se sont regroupées pour formuler des recommandations ambitieuses. 

Et il est important de les promouvoir dans le cadre de la consultation publique. Vous pouvez lire ce décryptage ici :

Dans l’ensemble, nous plaidons en faveur d’une SNANC qui prenne en compte l’ensemble des enjeux. Voici les propositions élaborées autour de plusieurs grandes priorités :

  1. Gouvernance : Nommer un ou une délégué·e interministériel·le chargé·e de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la SNANC et Mettre en place un dispositif citoyen participatif et inclusif tout au long du processus.
  2. Accessibilité : Garantir une meilleure transparence des prix et un encadrement des marges des distributeurs et industriels pour les produits sains et durables, en particulier les fruits, légumes, ainsi que les produits biologiques et équitables.
  3. Information du consommateur : Établir un cadre strict pour les labels, avec des exigences telles que la validation scientifique, la lisibilité, la reconnaissance par des institutions publiques, et une certification par un tiers.
  4. Régulation de l’agroalimentaire : Interdire la publicité et le marketing pour les produits jugés trop gras, sucrés ou salés, en particulier auprès des enfants et rendre obligatoire l’affichage du Nutri-score sur les emballages et dans les publicités.
  5. Évolution des régimes alimentaires : Définir une trajectoire chiffrée vers une réduction des produits d’origine animale d’ici 2030, tout en favorisant la viande française issue d’élevages durables et réduire les importations et promouvoir le développement des protéines végétales et légumineuses.
  6. Restauration collective : Examiner la suppression de la mesure qui permet le « fait-maison » dans les cuisines centrales.
  7. Restauration commerciale : Établir une trajectoire nationale pour le développement d’une offre de produits durables et de qualité en restauration commerciale et fixer des objectifs précis et créer des dispositifs d’accompagnement pour atteindre ces objectifs.
  8. Grande distribution : Instaurer des objectifs d’approvisionnement en produits sains, biologiques, équitables et de qualité et limiter la place des produits jugés trop gras, sucrés, salés et ultra-transformés.
  9. Développement des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) : Encourager et soutenir les initiatives locales visant à améliorer l’accès à une alimentation saine et durable. Ces recommandations visent à agir sur divers aspects de la chaîne alimentaire, en veillant à la santé des consommateurs et à la durabilité des pratiques.
  10. Produits Biologiques : écrire le chiffrage visant à atteindre 12 % de produits biologiques d’ici 2030, en se décomposant par débouché et en définissant des sous-objectifs. Énoncer les moyens mis en œuvre pour réaliser les ambitions relatives à la consommation de produits biologiques.

Les citoyen·ne·s ont jusqu’au 4 mai pour exprimer leur avis et s’engager dans cette démarche. Il est donc impératif de mobiliser un maximum de participant·e·s pour cette consultation publique. 

📣 Plus nous serons nombreux et nombreuses, plus elles auront de poids !

S’engager dans cette démarche ne prend qu’une minute. 

Voici comment procéder :

  1. Pour participer, il vous suffit de cliquer sur le lien suivant : C’EST ICI !
  2. Ensuite, résolvez la petite équation pour vérifier que vous n’êtes pas un robot (c’est facile !).
  3. Remplissez ensuite les 5 champs pour vous décrire.
  4. Enfin, dans le champ « Vos observations », nous avons préparé des modèles de texte basés sur les recommandations prioritaires qui vous semblent les plus importantes à inclure dans votre réponse, afin de vous aider à formuler votre avis. Copiez-collez-les ou inspirez-vous-en librement !  Vous favorisez ainsi les chances que votre contribution soit examinée individuellement.

  • Gouvernance et pilotage de la SNANC

La réussite de la SNANC repose sur une gouvernance forte, transversale et démocratique. Il est indispensable de nommer un·e délégué·e interministériel·le, avec les moyens et la légitimité nécessaires pour coordonner l’action des ministères, garantir la cohérence des politiques publiques et assurer le suivi de la stratégie. Ce pilotage doit être accompagné d’un dispositif citoyen participatif et inclusif, tout au long de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la SNANC. Des espaces de dialogue réguliers doivent être ouverts aux citoyens, à la société civile et aux collectivités pour garantir la transparence et l’adhésion à la stratégie. Cela permettra de construire une politique alimentaire durable, crédible et réellement démocratique.

  • Accessibilité économique, justice sociale et distribution

Garantir une alimentation saine et durable pour toutes et tous passe par des mesures ambitieuses d’accessibilité économique. Nous demandons un encadrement des marges des distributeurs et industriels, en particulier sur les fruits et légumes, les produits bio et du commerce équitable. Ces produits essentiels ne doivent pas rester un luxe. La grande distribution doit s’engager dans cette transition : des objectifs chiffrés d’approvisionnement en produits sains, durables, équitables et de qualité doivent lui être imposés, en cohérence avec ceux de la restauration collective (loi EGAlim). Il faut également restreindre la place des produits ultra-transformés, trop gras, sucrés et salés, dans les rayons. Le secteur de la restauration commerciale doit, quant à lui, être accompagné pour développer une offre durable et accessible, via une trajectoire nationale, co-construite avec les acteurs concernés.

  • Restauration collective et restauration commerciale

La restauration collective est un levier central pour une transition alimentaire juste. Il faut rester exigeant sur la qualité des repas, interdire l’extension du label « fait-maison » aux cuisines centrales, et renforcer l’application des objectifs fixés par la loi EGAlim. L’État doit continuer à investir dans cette restauration, tant pour la qualité que pour les approvisionnements durables. Du côté de la restauration commerciale, il est nécessaire d’engager un travail de fond avec les professionnels pour construire une trajectoire de montée en gamme de l’offre alimentaire, en fixant des objectifs chiffrés et des dispositifs d’accompagnement adaptés à leurs réalités. Enfin, les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) doivent bénéficier d’un financement pérenne à hauteur de 80 millions d’euros/an, pour accompagner les dynamiques locales, soutenir l’agroécologie, la justice sociale et la rémunération des producteurs.

  • Information du consommateur, encadrement des labels et publicité

Une alimentation saine passe par une information fiable et lisible. Il est urgent de renforcer l’encadrement des labels alimentaires : seuls doivent être autorisés ceux qui sont scientifiquement fondés, reconnus par des institutions publiques et certifiés par des tiers. L’actuelle inflation des labels nuit à la lisibilité de l’offre. Il faut également imposer l’affichage du Nutri-score sur tous les emballages et dans les publicités. En parallèle, la publicité des produits trop gras, trop sucrés et trop salés doit être strictement interdite, notamment lorsqu’elle cible les enfants. Ces mesures sont indispensables pour lutter contre les inégalités de santé et promouvoir une alimentation protectrice dès le plus jeune âge. L’État doit être garant de cette régulation, aujourd’hui trop largement laissée à l’auto-régulation du secteur privé.

  • Transition des systèmes alimentaires et développement du bio

Une stratégie alimentaire ambitieuse doit fixer des objectifs chiffrés et cohérents de transition alimentaire. Cela implique une trajectoire claire de réduction de la consommation de viande, notamment de viande de boucherie, de volaille et de charcuterie d’ici 2030, ainsi que le développement des alternatives végétales, notamment les légumineuses. Il est également essentiel de soutenir une production de viande durable, locale et issue de systèmes agroécologiques. Concernant le bio, l’objectif de 12 % de consommation d’ici 2030 doit être détaillé par débouché (restauration collective, commerciale, grande distribution, etc.), avec des moyens adaptés. Sans un tel effort, les producteurs bio ne tiendront pas, et les objectifs de la SNANC resteront lettre morte. Cette transition ne pourra aboutir que si elle est construite avec les agriculteurs, les territoires et les citoyens.


Vous avez également la possibilité d’utiliser l’outil « shake ton politique », qui synthétise les actions proposées et les mêmes informations sur ce lien ci-dessous:

https://shaketonpolitique.org/consultations/snanc

La procédure reste la même : choisissez les actions qui vous conviennent. 

N’hésitez pas à agir. 

Merci pour votre contribution, car ensemble, notre voix sera entendue.

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