Que dit la nouvelle étude issue de la cohorte Nutrinet-Santé sur la végétalisation de l’alimentation ?

Qualité nutritionnelle et degré de transformation : influence sur les maladies cardiovasculaire.

Qualité nutritionnelle et degré de transformation : influence sur les maladies cardiovasculaire (MCV).

Une nouvelle étude provenant de la cohorte Nutrinet-Santé, qui examine les associations entre la végétalisation de l’alimentation, la qualité nutritionnelle, le degré de transformation et les maladies cardiovasculaires, suscite un intérêt médiatique. Cependant, certains titres peuvent donner une interprétation erronée du contenu de l’étude avec des conclusions hâtives.

Il est important de noter que, bien que l’étude évalue les effets de la consommation d’aliments ultra transformée au sein d’une alimentation à prédominance végétale, elle ne conclut pas que tous les produits alimentaires végétaux transformés sont nocifs.

Cette nouvelle étude se distingue par son approche innovante, car elle intègre à la fois :

  • La qualité de la végétalisation de l’alimentation, évaluée par les scores uPDI (indice d’alimentation à prédominance végétale moins favorable à la santé) et hPDI (indice d’alimentation à prédominance végétale plus favorable à la santé).
  • La transformation des aliments, qui est classifiée selon le système NOVA, allant de 1 (aliments bruts) à 4 (aliments ultra-transformés).

Dans l’étude il ressort qu’une alimentation à prédominance végétale favorable à la santé et non transformée est associée à 44 % de réduction du risque de maladie coronarienne et 32 % de réduction du risque de maladies cardiovasculaires.

À l’inverse, une alimentation à prédominance végétale moins favorable à la santé et ultra-transformée est associée à 46 % d’augmentation du risque de maladie coronarienne et 38 % d’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires.

Dans cette étude, les auteurs et autrices* ont observé une association entre la consommation d’aliments végétaux ultra-transformés (score uPDI-UPF) et le risque de MCV. Cette association était encore plus prononcée pour les produits animaux ultra-transformés (UPF d’origine animale). L’impact négatif d’une consommation excessive de viande rouge et de viande transformée sur la santé cardiovasculaire a été régulièrement rapporté dans la littérature, plusieurs études démontrant une forte association entre leur consommation et un risque accru de MCV.

Une autre étude récente indique de meilleurs marqueurs sanguins du risque de MCV chez les personnes qui remplacent les produits animaux par des analogues végétaux (Del Carmen Fernández-Fígares Jiménez, 2025).

Il apparaît important de prendre en compte la transformation des aliments quand on étudie l’impact cardiovasculaire de la végétalisation de l’alimentation. Mais tous les aliments ultra-transformés n’ont pas forcément le même impact.

Un grand bravo à l’équipe de Nutrinet-santé pour cette étude qui nous permet de mieux comprendre l’impact des différentes dimensions de notre alimentation sur la santé cardio-vasculaire et tout particulièrement aux auteurs et autrices :

*Clémentine Prioux, Emmanuelle Kesse-Guyot, Bernard Srour, PharmD, PhD, MPH Leopold Fezeu, Julia Baudry, Sandra Wagner, serge hercberg Mathilde Touvier Benjamin Allès

Pour lire l’article complet : https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(25)00262-5/fulltext

Nutrinet-Santé et une cohorte prospective qui étudie les liens entre alimentation, comportements et santé. Pour s’inscrire : https://etude-nutrinet-sante.fr/

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