Accompagner la démocratisation des alimentations saines et durables

Nouvelle fiche d’information de l’OMS : comment savoir si les produits d’origine végétale sont sains ?

Suite à son dernier rapport sur les alimentations majoritairement végétales, l’OMS fait un focus sur le caractère sain, ou non, des produits d’origine végétale.

En effet, si globalement les alimentations végétales sont meilleures pour la santé, ce n’est pas forcément le cas de certains produits ultratransformés bien qu’ils soient à base de plantes. Ces produits contiennent en général plus de sodium, de graisses saturées, de sucres libres et moins de fibres, de minéraux et de vitamines que des aliments peu transformés.

Si l’OMS se réjouit de voir que les populations européennes s’orientent vers une végétalisation de leur alimentation, il faut encourager à ce que celle-ci soit le plus possible composée de produits bruts ou peu transformés.

L’OMS propose plusieurs pistes de réflexion : avoir davantage d’études sur les aliments végétaux ultratransformés et leur impact sur la santé, prendre en considération l’aspect culturel dans tout changement alimentaire, formuler un message de prévention claire concernant les produits ultratransformés en considérant les substituts de viande et de produits laitiers en rapport avec les produits qu’ils remplacent.

Le message de l’OMS peut se résumer ainsi : végétalisons notre alimentation en privilégiant les produits bruts ou peu transformés pour une meilleure santé et un impact environnemental diminué.

Le texte original est disponible ici. Une traduction vous est proposée ci-dessous.

Dr Sébastien Demange

Nouvelle fiche d’information de l’OMS : comment savoir si les produits d’origine végétale sont sains ?

Que ce soit pour des raisons de santé ou pour des préoccupations environnementales, manger moins ou pas de viande est de plus en plus populaire à l’échelle mondiale. Mais comme le souligne une nouvelle fiche d’information de l’OMS/Europe intitulée « Les régimes à base de plantes et leur impact sur la santé, la durabilité et l’environnement », certains substituts à la viande et aux produits laitiers à base de plantes ne sont pas forcément meilleurs pour la santé.

Bon nombre de ces substituts d’origine végétale, également appelés similis, peuvent être définis comme des aliments ultratransformés (UPF), ce qui signifie qu’ils ont une densité énergétique élevée et ont tendance à être riches en sodium, en graisses saturées et en sucres libres, et à manquer de fibres alimentaires et de vitamines et minéraux que l’on trouve dans les aliments non transformés (y compris les aliments d’origine animale) et les aliments d’origine végétale peu transformés.

« L’aspiration à un mode de vie plus sain et à un environnement plus sain modifie le régime alimentaire des gens dans toute la Région européenne de l’OMS – et c’est merveilleux », a déclaré le Dr Kremlin Wickramasinghe, chef par intérim du Bureau européen de l’OMS pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles, « mais nous devons nous rappeler que les régimes à base de plantes peuvent être très différents les uns des autres et ne doivent pas être automatiquement considérés comme sains. »

Le Dr Afton Halloran, auteur de la nouvelle publication, ajoute : « Aujourd’hui, alors que l’idée de régimes sains s’est banalisée, nous devons prêter davantage attention aux aliments. Lorsque nous mangeons des fruits et des légumes frais, nous pouvons être sûrs qu’ils sont bons pour notre santé. Mais lorsque nous achetons des aliments tout prêts qui sont commercialisés comme étant sains, nous devons faire plus attention à leur composition. »

Les régimes à base de plantes, pauvres en sel, en graisses saturées et en sucres, offrent une protection contre la mortalité prématurée. Une alimentation saine est un moyen important de prévenir et de contrôler les maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiaques, le cancer, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète.

Les risques pour la santé des similis carnés

La recherche a montré que la consommation fréquente d’UPF peut avoir des effets négatifs sur la santé, notamment le surpoids, l’obésité et les risques cardiométaboliques, le cancer, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.

La situation est préoccupante car les consommateurs sont amenés à croire que des produits comme les UPF d’origine végétale sont sains alors qu’en réalité, ils ne le sont pas.

Manque de connaissances des producteurs et des consommateurs

Il est clair que, dans ce contexte, il est nécessaire de disposer d’une base de connaissances bien établie pour élaborer une politique solide et efficace afin de guider l’industrie et les consommateurs.

« D’importants angles morts subsistent en ce qui concerne la composition nutritionnelle de ces produits et la manière dont ils contribuent à la qualité et à la diversité alimentaires dans la Région européenne de l’OMS. Ce manque d’informations empêche les gouvernements de formuler des orientations politiques efficaces, avec des conséquences potentielles pour la santé de la population « , a déclaré le docteur Wickramasinghe.

Une alimentation saine à base de plantes : ce que les pays peuvent faire

Il ne suffit pas de recommander une évolution vers des régimes à base de plantes ou une réduction de la consommation de viande et de produits laitiers pour améliorer la santé planétaire et publique. Pour aider les décideurs à élaborer des directives diététiques fondées sur des données probantes, une politique alimentaire et des conseils de santé généraux, il faut délivrer un message clair et cohérent fondé sur des données probantes.

Pour créer la base de connaissances nécessaire, l’OMS/Europe recommande :

  • de réaliser des études fondées sur des modèles alimentaires du monde réel, sur lesquels on pourra s’appuyer pour élaborer des politiques solides et efficaces dans les États membres afin de guider l’industrie et les consommateurs ;
  • lorsqu’il s’agit de recommander un changement vers un régime à base de plantes, de fournir des informations cohérentes, explicites et culturellement appropriées sur les types d’aliments qui peuvent remplacer la viande et les produits laitiers – en privilégiant les aliments entiers ou les aliments peu transformés ;
  • en comparant les substituts de viande et de produits laitiers à leurs équivalents de source animale lors des analyses du contenu nutritionnel ;
  • développer des objectifs de réorientation qui couvrent non seulement la viande et les produits laitiers mais aussi leurs substituts ; et
  • développer et améliorer les bases de données afin de garantir l’existence de mécanismes clairs et transparents de surveillance de l’approvisionnement et de l’industrie alimentaire.
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