Le végétarisme apporte bien plus qu’il n’enlève !
Les enfants peuvent suivre une alimentation végétarienne tout en ayant une croissance adéquate, comme le confirme une abondante littérature scientifique. Il est généralement souligné que cela nécessite qu’elle soit bien menée, une recommandation qui s’applique à tous les types d’alimentation.
Les alimentations végétales sont souvent critiquées en raison des risques de carences, mais ces risques sont également présents dans la population omnivore. Mieux, plusieurs études[2] [3] ont même montré qu’il n’existe pas de preuves concluantes de carences chez les enfants végétariens par rapport à ceux qui consomment de la viande. Une thèse de médecine[4], qui a porté sur la population française, montre également un développement staturo-pondéral dans les normes pour les enfants végétariens et végétaliens.
Par ailleurs, les principaux résultats de l’étude INCA 3 montrent que les comportements alimentaires de la population française sont assez éloignés des recommandations nutritionnelles. L’étude note que parmi les leviers à actionner, une consommation quotidienne d’une variété de fruits, de légumes et de légumineuses contribue à assurer un apport adéquat en bêta-carotène, vitamine B9, vitamine C, vitamine E, fibres, potassium et autres vitamines et minéraux indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Cette initiative est également soutenue par le Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui vise à améliorer la santé de la population et à établir des mesures préventives contre diverses pathologies liées à l’alimentation, comme le surpoids, l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Il y est même précisé que l’enfance et l’adolescence sont des phases de croissance et d’apprentissages intenses. Ces périodes fixent des repères qui resteront à l’âge adulte. Ainsi, il est pertinent d’intégrer dans l’éducation alimentaire des pratiques favorisant une meilleure santé tout au long de la vie.
À la lumière des recommandations officielles, il est suggéré d’encourager une alimentation plus saine, diversifiée et durable, ce qui implique une augmentation de la consommation d’aliments d’origine végétale. Il est également important de reconnaître qu’il existe une prise de conscience croissante concernant l’impact de nos choix alimentaires sur le dérèglement climatique. Selon l’ADEME, un quart des émissions de gaz à effet de serre en France est attribué à l’alimentation.
Une alimentation saine doit prendre en compte à la fois la santé individuelle et l’impact environnemental. L’alimentation végétarienne peut être une option qui répond à ces préoccupations écologiques, économiques et sociales. Bien qu’elle ne soit pas la seule solution possible, elle peut contribuer à une approche alimentaire plus durable tout en permettant de conserver le plaisir de manger.
Selon la révision des repères nutritionnels publiée par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en 2020, il n’y a pas de recommandations spécifiques pour les enfants végétariens de moins de 3 ans. En revanche, une alimentation végétalienne n’est pas conseillée avant 1 voire 3 ans, et il est préférable d’avoir un suivi par des professionnels de santé tels que des médecins ou des diététicien-nes dans ce cas. Pour plus d’informations sur la diversification alimentaire pour les enfants suivant un régime végétarien ou végétalien, vous pouvez consulter le site vegeclic : https://vegeclic.com/patient/diversification-alimentaire-du-nourrisson/.
Chaque personne a ses propres valeurs et sa vision de la société qu’elle souhaite construire. Cela inclut celles qui choisissent d’adopter une alimentation plus végétale, qui désirent partager leurs expériences et les bénéfices qu’elles en retirent avec leur entourage. Un des principaux points à souligner concernant le végétarisme en France est le manque de recommandations officielles, alors que d’autres pays en proposent. Cela pourrait aider à mieux informer et accompagner les personnes de tous âges dans leur démarche. Pour éviter d’éventuelles carences, qu’elles soient liées à une alimentation végétale ou non, il est essentiel d’orienter les individus vers des spécialistes qui disposent d’informations fiables et adaptées.
- [1] Melina V, Craig W, Levin S. Position of the Academy of Nutrition and Dietetics: Vegetarian Diets. J Acad Nutr Diet. 2016;116(12):1970-1980. https://doi.org/10.1016/j.jand.2016.09.025
- [2] Alexy U, Fischer M, Weder S, Längler A, Michalsen A, Sputtek A, Keller M. Nutrient Intake and Status of German Children and Adolescents Consuming Vegetarian, Vegan or Omnivore Diets: Results of the VeChi Youth Study. Nutrients. 2021; 13(5):1707. https://doi.org/10.3390/nu13051707
- [3] Laura J. Elliott, Charles D.G. Keown-Stoneman, Catherine S. Birken, David J.A. Jenkins, Cornelia M. Borkhoff, Jonathon L. Maguire, on behalf of the TARGet KIDS! COLLABORATION; Vegetarian Diet, Growth, and Nutrition in Early Childhood: A Longitudinal Cohort Study. Pediatrics June 2022; 149 (6): e2021052598. https://doi.org/10.1542/peds.2021-052598
- [4] Margot Lahmer. L’alimentation végétarienne et végétalienne chez les enfants de 6 mois à 6 ans. Médecine humaine et pathologie. 2018. (https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02974319).